Comment il a customisé les crampons d’Ardie Savea
Ça fait un bon moment que Rémy Grosso a raccroché ses crampons. Alors il prend ceux des autres pour les customiser. L’ancien international français aux cinq sélections (entre 2015 et 2018) allie aujourd’hui sa passion pour le rugby et l’art.
« Depuis tout petit, j’ai toujours aimé dessiner. Au fur et à mesure, j’ai découvert d’autres techniques, d’autres outils, d’autres façons de faire. Je m’intéresse à la peinture, au graphisme, à la sculpture. Je me suis lancé dans la customisation. J’aime récupérer des objets anciens qui ont déjà servi pour essayer de les sublimer et quand ça a du sens en plus avec des parcours de vie ou de carrière sportive, ça me plaît », dit-il dans le Quotidien du sport.
Un message d’Ardie Savea sur Instagram
Inspiré par le street art, ce Lyonnais d’origine, passé par Castres et Clermont avant de finir sa carrière de joueur où il l’avait commencée et où il travaille toujours, a créé sa société, Trophée Sport.
Son hobby consiste à transformer des paires de crampons déjà utilisées en trophée. C’est ce qu’il a déjà fait pour Thomas Ramos, Demba Bamba ou Aurélien Rougerie. Il répond à des sollicitations et se lance dans son projet artistique.
L’affaire qui l’a marqué en 2023, c’est ce petit message reçu fin août sur son compte Instagram @tropheesport par Ardie Savea. « Les All Blacks s’entraînaient alors au stade Gerland. Ardie Savea m’a envoyé un petit message sur Instagram. On s’est rencontré, il m’a expliqué en détail ce qu’il souhaitait réaliser et je me suis mis au boulot », racontait Rémy Grosso à Midi Olympique.
Les motifs sont multiples et complexes : le prénom de ses enfants, des symboles de la Nouvelle-Zélande (drapeau et fougère), son numéro d’international, le symbole des Black Panthers, des références à « Game of Thrones »… Grosso a commencé à la bombe et a fini au feutre et au marqueur.
Après une dizaine de jours de travail, la remise de la paire s’est faite le 1er septembre à l’hôtel des Blacks à Lyon. Ardie Savea a pu la porter à l’entraînement jusqu’à la fin de la Coupe du Monde.
Cette seule confrontation que Rémy Grosso n’oubliera jamais
Pour Rémy Grosso, c’était un coup du destin qui le faisait remonter cinq ans en arrière. L’ailier était titulaire quand Savea était remplaçant lors de la victoire de la Nouvelle-Zélande 52-11 face à la France à l’Eden Park le 9 juin 2018.
Le troisième-ligne aile qui est devenu le Meilleur Joueur du Monde en 2023 n’avait alors joué qu’une quinzaine de minutes en fin de rencontre en doublure de Sam Cane.
Rémy Grosso, auteur du seul essai tricolore de la rencontre à la 7e minute, se souvient très bien de ce match dont il va garder des séquelles à vie.
Juste avant l’heure de jeu, il est en effet victime d’un plaquage dangereux du pilier droit des All Blacks Ofa Tu’ungafasi qui avait enfoncé son épaule dans le crâne du Français.
Sa double fracture du crâne frontal avait mis fin à sa tournée suite à laquelle il n’a plus jamais été sélectionné en bleu.
« J’avais eu une fracture au niveau du sinus frontal et de l’os ethmoïde », racontait-il à Midi Olympique. « En gros, j’avais l’arcade défoncée, qui tombait sur mon œil, et il a fallu toute la refaire. On m’a posé un petit grillage souple pour remodeler l’os dans sa forme initiale. Il y avait bien un nerf qui était touché, mais il n’était pas moteur, donc j’ai pu rapidement retrouver toutes mes sensations au niveau du visage. »
Depuis, il a toujours ce grillage souple sur le visage. Et Ardie Savea ses crampons dans sa collection.
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